Quelles évolutions pour le nutriscore ?

 

Mis en place pour la première fois en France en 2017, le Nutri-Score vise à faciliter la compréhension des informations nutritionnelles par les consommateurs et les aider à faire des choix éclairés. S’il ne fait pas tout à fait consensus, sa  place dans le paysage de l’étiquetage est aujourd’hui bien installée.

 

 

Qu’est-ce que le nutriscore ?

 

Le Nutri-score est un logo informant sur la qualité nutritionnelle apposé en face avant de l’étiquetage des produits alimentaires emballés via un code couleur (du vert foncé au rouge) associé à une lettre (A à E). Il est calculé pour 100 gr ou 100 mL de produit, sur la base de sa teneur en nutriments et aliments à favoriser (fibres, protéines, fruits, légumes, légumineuses, fruits à coques, huile de colza, de noix et d’olive), et en nutriments à limiter (énergie, acides gras saturés, sucres, sel).

Mis en place en France pour la première fois en 2017, il n’est pas obligatoire mais plusieurs pays européens en recommandent l’utilisation (France, Belgique,Suisse, Allemagne, Espagne, Pays-Bas, Luxembourg). La gouvernance du Nutri-score est désormais partagée entre ces sept pays.

 

 

Pourquoi le faire évoluer ?

 

L’algorithme utilisé pour calculer le Nutri-score ne fait pas consensus. Certains lui reprochent par exemple de ne pas intégrer la notion de portion, et de discriminer de fait certains aliments dont les autorités recommandent paradoxalement la consommation. En 2019, l’algorithme du Nutriscore avait déjà été modifié pour corriger l’incohérence sur les huiles de colza, noix et olive, notées différemment (« C » pour colza et « D » pour noix et olive) alors que les autorités préconisent de privilégier ces trois huiles par rapport aux autres sources de matières grasses ajoutées. Aujourd’hui, seules ces trois huiles végétales bénéficient de la meilleure note possible pour les matières grasses (« C »).

 

Mais la filière des corps gras aimerait aller encore plus loin : une demande a été transmise aux autorités début mars 2022 pour faire évoluer le Nutri-score des huiles et margarines, avec un étalement complet de la notation de A à E pour valoriser davantage les huiles présentant le meilleur profil nutritionnel. Cette demande s’inscrit dans le contexte actuel d’évolution du Nutri-score, réclamé par les sept pays qui en composent désormais la gouvernance, pour que le Nutri-score soit cohérent avec les recommandations de chacun en matière de santé publique.

 

Au cours de l’année 2021, le comité scientifique transnational du Nutri-score a donc identifié et priorisé les domaines d’évolution de l’algorithme. Des appels à contribution ont été lancés pour qu’opérateurs et associations de consommateurs partagent leurs propositions. Un premier rapport sur les évolutions potentielles du Nutri-Score par le comité scientifique est attendu d’ici l’été 2022.

 

 

Quelle place dans le paysage européen ?

 

La commission européenne a affiché sa volonté d’arriver à un système d’étiquetage harmonisé obligatoire pour 2023. A date, aucun système d’étiquetage nutritionnel n’a été retenu, les États membres étant divisés sur la question. Le Nutri-score est un candidat plébiscité par certains pays, mais pas par tous. L’Italie, la Grèce et la République Tchèque sont notamment de farouches opposants au Nutri-score.

 

La commission européenne a lancé de décembre 2021 à mars 2022 une consultation publique pour recueillir les points de vue des citoyens et autres parties prenantes sur les initiatives visant à réviser la législation européenne relative à l’information des consommateurs sur les denrées alimentaires.

 

 

NUTRI-PERSO : L’ALTER EGO « PERSONNALISÉ » DU NUTRI-SCORE
Pour répondre aux reproches faits au Nutri-score, des initiatives alternatives ou complémentaires sont mises en place. L’appli privée My Label propose ainsi le Nutri-perso, version personnalisée du Nutri-score. Développé en partenariat avec l’Institut national de la consommation (INC) et le Crédoc, et calculé à partir des portions alimentaires moyennes réellement consommées par les Français(es), ce score varie en fonction du profil du consommateur (sexe, âge).

 

 

Source : SYFAB